vendredi 20 février 2015

LE TERRORISME N' EST PAS UN ARBRE C' EST UN RHIZOME *

RHIZOME ( LIERRE )


 Les deux attentats de Copenhague suscitent trois sentiments. Le premier, sans doute le plus partagé, c’est l’angoisse ressentie désormais par beaucoup d’Européens et de Français, en particulier.

Les auteurs ne sont pas des terroristes internationaux membres d’un réseau qui pourra être anéanti en un coup de filet. Ce n’est pas un arbre, mais un rhizome, un *lierre qui se développe par le rebond des images. 

L’immense immigration musulmane en est le terreau. L’échec au moins partiel de son intégration produit chez certains de ses membres appartenant aux générations nées et élevées en Europe une régression identitaire fantasmée vers une forme de religion qui n’était pas celle de leurs ascendants. 

Autrement dit, le danger peut naître partout et la menace peser sur tout un chacun. C’est le processus même du terrorisme dont l’arme est la peur.

Pourtant, le désir d’être à tout prix optimiste peut trouver des éléments rassurants dans la duplication des événements de Paris par ceux de Copenhague. 

Un individu isolé sorti depuis peu de prison après un parcours de petite délinquance a copié les attentats commis à Paris : mitraillade d’un forum consacré à la liberté d’expression, puis attaque d’un symbole juif. 

Contrairement aux « Français », il ne semble pas avoir eu de contact ni de formation au Moyen-Orient. Le bilan est heureusement moins lourd.
Le profil des criminels les rend cependant peu détectables, à moins de consacrer des moyens disproportionnés à la surveillance de personnalités dont la médiocrité semble être la marque principale.

Pourtant, il y a dans la séquence actuelle un ensemble de faits troublants. L’utilisation superlative des événements par le pouvoir aux fins de regagner en popularité en appelant à la cohésion nationale derrière lui, alors qu’il n’a su ni prévoir, ni limiter les attentats, doit soulever des réserves. 

Copenhague a été saisi comme une piqûre de rappel de Charlie. Dans le même temps, comme l’a montré la récente fusillade de Marseille, le plus effrayant est de savoir que dans nos démocraties laxistes, les armes circulent en quantités. La dénonciation de la faiblesse de nos démocraties soulève une autre crainte : celle de VOIR  les exigences de la sécurité l’emporter sur la protection des libertés. Depuis le vote de la dernière loi de programmation militaire, la surveillance administrative des connexions Internet a été facilitée. 
On peut en comprendre la raison en constatant le rôle du « Web » dans la propagande djihadiste, mais aussi constater que ce recul des libertés est, dans le fond, une première victoire de la culture de nos adversaires sur la nôtre.

Enfin et surtout, ces actions isolées sont les échos d’un séisme beaucoup plus considérable : l’extension géographique du djihadisme salafiste et de ses massacres quotidiens à l’encontre notamment des chrétiens. L’impuissance des États les plus riches et les plus puissants du monde coalisés contre lui est un encouragement au terrorisme en Europe en même temps qu’elle lui laisse un espace d’accueil et d’entraînement. L’État islamique vient de conquérir une ville en Irak. 

 Il est plus en Syrie, étend ses métastases jusqu’en Libye, où 21 coptes égyptiens ont été décapités par ceux que « nous » avons soutenus contre Kadhafi.

 Le Yémen rejoint la Somalie dans l’anarchie propice à l’installation de foyers terroristes. Le nord du Nigeria et ses voisins francophones, comme le paisible Cameroun, sont exposés aux exactions de Boko Haram. La stratégie à usage interne des drones par le président Obama ne peut évidemment anéantir un phénomène d’une pareille envergure. C’est pourtant là qu’est la racine du mal qu’il faut éradiquer.

Source : Christian VANNESTE  via BLD VOLTAIRE

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