RHIZOME ( LIERRE ) |
Les auteurs
ne sont pas des terroristes internationaux membres d’un réseau qui pourra être
anéanti en un coup de filet. Ce n’est pas un arbre, mais un rhizome, un *lierre
qui se développe par le rebond des images.
L’immense immigration musulmane en
est le terreau. L’échec au moins partiel de son intégration produit chez
certains de ses membres appartenant aux générations nées et élevées en Europe
une régression identitaire fantasmée vers une forme de religion qui n’était pas
celle de leurs ascendants.
Autrement dit, le danger peut naître partout et la
menace peser sur tout un chacun. C’est le processus même du terrorisme dont
l’arme est la peur.
Pourtant, le désir d’être à tout prix optimiste peut
trouver des éléments rassurants dans la duplication des événements de Paris par
ceux de Copenhague.
Un individu isolé sorti depuis peu de prison après un
parcours de petite délinquance a copié les attentats commis à Paris :
mitraillade d’un forum consacré à la liberté d’expression, puis attaque d’un
symbole juif.
Contrairement aux « Français », il ne semble pas avoir
eu de contact ni de formation au Moyen-Orient. Le bilan est heureusement moins
lourd.
Le profil des criminels les rend cependant peu
détectables, à moins de consacrer des moyens disproportionnés à la surveillance
de personnalités dont la médiocrité semble être la marque principale.
Pourtant, il y a dans la séquence actuelle un ensemble
de faits troublants. L’utilisation superlative des événements par le pouvoir
aux fins de regagner en popularité en appelant à la cohésion nationale derrière
lui, alors qu’il n’a su ni prévoir, ni limiter les attentats, doit soulever des
réserves.
Copenhague a été saisi comme une piqûre de rappel de Charlie.
Dans le même temps, comme l’a montré la récente fusillade de Marseille, le plus
effrayant est de savoir que dans nos démocraties laxistes, les armes circulent
en quantités. La dénonciation de la faiblesse de nos démocraties soulève une
autre crainte : celle de VOIR
les exigences de la sécurité l’emporter sur la
protection des libertés. Depuis le vote de la dernière loi de programmation
militaire, la surveillance administrative des connexions Internet a été
facilitée.
On peut en comprendre la raison en constatant le rôle du
« Web » dans la propagande djihadiste, mais aussi constater que ce
recul des libertés est, dans le fond, une première victoire de la culture de
nos adversaires sur la nôtre.
Il est plus en Syrie, étend ses métastases jusqu’en Libye, où 21 coptes
égyptiens ont été décapités par ceux que « nous » avons soutenus contre
Kadhafi.
Le Yémen rejoint la Somalie dans l’anarchie propice à l’installation
de foyers terroristes. Le nord du Nigeria et ses voisins francophones, comme le
paisible Cameroun, sont exposés aux exactions de Boko Haram. La stratégie à
usage interne des drones par le président Obama ne peut évidemment anéantir un
phénomène d’une pareille envergure. C’est pourtant là qu’est la racine du mal
qu’il faut éradiquer.
Source : Christian VANNESTE via BLD VOLTAIRE
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