Voici qu’il neige sur les capitales européennes. C’est la catastrophe, la « pagaille » imprévisible. Les voitures ne roulent plus ; les avions sont bloqués, les trains en retard, les écoles ferment. Pour quelques centimètres de neige.
Les Européens n’ont vraiment pas de chance avec le climat. En été il ferait trop chaud : c’est la canicule qui tuerait les électeurs âgés. C’est la sécheresse qui nous fait rationner l’eau. En hiver il neige : c’est « la marée blanche ». On se rue sur les magasins d’articles de sports d’hiver. On ouvre des centres d’accueil dans les mairies.
Qui a dit que l’Europe de l’Ouest en général et la France en particulier bénéficiaient d’un climat tempéré ? A chaque fois les emballements médiatiques mettent en scène tantôt un réchauffement climatique, tantôt une nouvelle période glaciaire, tantôt un manque d’eau, des vents violents ou bien encore de fortes marées. Les températures ne sont-elles pas « anormalement douces pour la saison » ?
Ce délire orchestré n’est pas seulement ridicule. Il reflète autre chose de plus grave.
Il reflète d’abord la sénilité collective qui fait que les Européens ont de plus en plus de mal à supporter les aléas de la vie, climatiques ou autres. Les médias nous montrent à l’envi cet automobiliste qui a du mal à rouler dans la neige… sans chaînes. Ce n’est pourtant pas une surprise ! L’adhérence sur la neige est moins bonne : on le sait depuis que l’on a inventé la roue… Ou cette dame qui nous explique gravement qu’elle a dû marcher pour se rendre à son travail. Quel scandale en effet !
Il reflète d’abord la sénilité collective qui fait que les Européens ont de plus en plus de mal à supporter les aléas de la vie, climatiques ou autres. Les médias nous montrent à l’envi cet automobiliste qui a du mal à rouler dans la neige… sans chaînes. Ce n’est pourtant pas une surprise ! L’adhérence sur la neige est moins bonne : on le sait depuis que l’on a inventé la roue… Ou cette dame qui nous explique gravement qu’elle a dû marcher pour se rendre à son travail. Quel scandale en effet !
Habitués à se reposer en tout sur l’État big mother les Européens rééduqués sont désemparés quand ils doivent se prendre en charge tout seuls dans des conditions difficiles. Mais où sont donc les descendants de ceux qui sont entrés dans Moscou avec des chaussures en carton ou qui ont conquis les plaines de la Russie centrale avec des capotes en ersatz de coton ? Où sont ceux qui ont mis à genoux l’Empire perse à une époque où il n’y avait ni eau minérale, ni air conditionné, ni lunettes de soleil ? Manifestement , ils sont en hibernation…
Ensuite ce sont moins les intempéries qui sont en cause que les mesures prises par les autorités au nom du principe de précaution. Aujourd’hui on a plus peur du risque que quelque chose advienne que de ce qui advient vraiment. Le risque : voilà le mot sidérant qui résume à lui seul la décadence européenne. « Risque de verglas », « risque de neige » avertissent les panneaux d’information routière ou les ordinateurs de bord des autos… Risque de tout.
Il y a un risque de quelque chose ? alors on ferme, on bloque, on empêche.
On ferme les autoroutes aux poids lourds (car ils pourraient déraper), on bloque les ponts (car il y a trop de voitures), on déroute les avions (car ils pourraient avoir du mal à atterrir), on ferme les écoles (car il n’y a pas assez d’enseignants par rapport au nombre d’élèves). L’objet de ces mesures est en réalité de protéger avant tout les autorités contre d’éventuels contentieux. Tant pis pour les automobilistes : ils n’ont qu’à ne pas prendre leur voiture. Il faut « changer les mentalités » en la matière, n’est-ce pas ? Car aujourd’hui on craint par-dessus tout en Europe les avocats et les juges qui sont les seuls maîtres du bon emploi de ce fameux principe de précaution.
Les intempéries dues à la neige dans les centres urbains ont enfin révélé les conséquences catastrophiques de l’idéologie anti-voitures qui a saisi les élus locaux dans les années 1990, aux bons soins des écologistes et de leurs sponsors patrons des entreprises de travaux publics. Aux portes de Paris des flux importants de véhicules n’ont pu s’écouler - ce qui a provoqué des bouchons gigantesques - pour la simple raison que la plupart des communes avoisinantes ont réduit les voies de circulation : une seule voie, des feux tricolores et des ronds-points partout, un peu de neige : c’est la recette de la thrombose assurée.
Mais que Nicolas Hulot se rassure : les pistes cyclables, elles, sont restées fluides.
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