Valence : si ça n’est pas un attentat, c’est
quoi, au juste ?
Attentat, substantif du verbe attenter, en latin attemptatum,
de attemptare : « attaquer quelqu’un ».
Au volant de sa petite voiture rouge, Raouf El Ayeb,
29 ans, Tunisien d’origine et musulman de religion, a foncé à deux reprises sur
les militaires en faction devant la Grande Mosquée de Valence.
Il a fallu que
ces derniers lui tirent dessus pour l’arrêter.
En bon Français, il les a donc
attaqués, et commis un attentat.
Pourtant, selon toute évidence, on nie que
cela en soit un. Pourquoi ?
Parce que les autorités, malgré l’état d’urgence,
passent maintenant leur temps à tortiller du c… et de la bouche afin de nier
les évidences.
Évidemment, puisque le Président nous l’a assuré dans ses
vœux : il nous protège. Ah ! Ah !
On a d’abord voulu nous faire croire qu’en raison
du climat-épouvantable-qui-règne-dans-ce-pays, les factieux d’extrême droite
tentant de dresser les citoyens les uns contre les autres, Raouf El Ayeb –
qu’on aurait préféré appeler Raoul Le Pen – visait la mosquée.
Les pontes de « la
communauté musulmane » sont d’ailleurs montés au créneau pour dénoncer
cet acte odieux.
Sauf que Raouf l’a dit et répété : il ne visait pas la
mosquée mais les militaires « qui tuent des gens » (comprenez
des civils en Syrie).
Donc, Raoul étant Raouf, on a tenté de le faire
passer pour fou.
Pas de bol : il apparaît qu’il est parfaitement sain
d’esprit et tout à fait responsable de ses actes.
Mieux que cela : il les
revendique.
Pour nier l’acte de terrorisme (du
verbe terroriser), on nous assure que Raouf ne remplit pas la condition sine
qua non : la radicalisation.
Il n’a pas la barbe, n’est pas fiché par
les services de police, et s’il a visionné quelques petits films de Daech,
c’était juste une fois en passant parce qu’il avait un moment à perdre en
mangeant son sandwich au jambon.
Tandis qu’il fonçait sur les militaires, Raouf El
Ayeb a crié « Allah est le plus grand ».
Au juge qui recevait
sa confession au bord du lit de l’Assistance publique (merci, la Sécu
française), il a déclaré avoir foncé avec sa voiture pour
« tuer des
militaires parce qu’ils tuaient des gens et [pour] être tué par des
militaires ».
Que faut-il de plus : une déclaration de
candidature au martyre écrite sur papier timbré ?
Une vidéo sur les
réseaux sociaux à l’attention des « frères » de l’État
islamique ?
Le procureur de la République a donc annoncé la
mise en examen du « forcené » (sic) pour « tentative
d’homicides sur dépositaires de l’autorité publique ». Pas pour
attentat terroriste. Les vidéos de Daech ? « Ce sont des images
qui peuvent être tout à fait trouvées par n’importe qui sur Internet »,
a dit à l’AFP M. Alex Perrin. Ben oui, cher Monsieur, c’est même le
but recherché.
Conclusion du magistrat :
« C’est manifestement
quelqu’un qui a agi en solitaire et sans lien particulier avec une
mouvance. »
Donc l’hypothèse terroriste n’est pas retenue.
Et ceci explique évidemment cela : oui, Raouf
El Ayeb est certainement un solitaire, et si l’on nie l’acte terroriste, c’est
justement parce que cela prouve ce que tout le monde redoute : il y a
désormais dans la population des quantités de Raouf qui sont prêts à passer à
l’acte à n’importe quel moment, sans motif apparent, sans revendication, sans
appartenance à un groupe, sans « radicalisation ».
Des monsieur ou
madame Tout-le-Monde qui ne sont pas fichés et encore moins fichables. Des
anonymes, de ceux qu’on défend au nom du « pas d’amalgame »,
jusqu’à ce qu’ils se transforment en « forcenés »…
Marie Delarue via Bld Voltaire
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