vendredi 8 janvier 2016

LE MAIRE FN DE BEAUCAIRE ( 30300 ) DEVANT LA JUSTICE !


Julien Sanchez à Beaucaire (Gard), le 24 février 2015. Crédits photo : PASCAL GUYOT/AFP
 

 

A Nîmes, Julien Sanchez, maire FN de Beaucaire, comparaît pour «discrimination raciale».
Six commerçants l'accusent d'avoir pris un arrêté «islamophobe». L'élu jure ne chercher rien d'autre que la tranquillité nocturne e ses administrés.

Un maire a-t-il fait preuve de «discrimination» (les plaignants parlent «d'islamophobie») envers une communauté religieuse en décidant de fermer les commerces du centre-ville la nuit? 
Le tribunal correctionnel de Nîmes examine la plainte pour discrimination de six commerçants de Beaucaire.

Depuis 2014, la petite ville (16.000 habitants) du Gard, située au nord d'Arles n'est plus seulement connue pour ses remparts: elle passe sous bannière Front national après trente ans de règne communiste suivi d'une mandature de vingt-cinq ans RPR-UMP. Julien Sanchez est élu avec 39,8% des voix.

Ce chargé de communication de 31 ans, né à Argenteuil, commence là son premier mandat, même s'il milite depuis la fin de l'adolescence
 
Or, depuis quelques années, les riverains du centre se plaignent de nuisances sonores générées par les commerces ouverts tard la nuit.

«Les clients de ces magasins discutent devant, fument, s'interpellent», explique au Figaro Julien Sanchez
 
Las, le centre, comme toutes les cités du Moyen-Age, est composé de ruelles très étroites et de maisons hautes, véritables caisses de résonance.
Le bruit est décuplé pendant les mois d'été.
Selon le maire, le ras-le-bol des riverains a participé de son élection.
 
«Des administrés venaient me voir pour me dire qu'ils ne pouvaient plus dormir dans leur chambre donnant sur la rue, il devaient passer la nuit sur le canapé du salon, ajoute l'élu. Certains m'ont même confié que si la situation perdurait, ils allaient tirer sur les gêneurs. Il faut que chacun garde son calme.»

«Acte attentatoire aux libertés individuelles»

En juin dernier, il prend alors deux arrêtés interdisant l'ouverture des commerces entre 23 heures et 6 heures du matin dans certaines rues du centre-ville et des abords de la Moulinelle, du 19 juin au 31 octobre.
Il assure que la décision ne visait pas une communauté particulière mais les commerçants de toute la zone, dans leur ensemble. Soit une vingtaine de magasins.
«Parmi eux, il y avait même une pizzeria, je ne pouvais pas deviner leur orientation religieuse!», plaide-t-il.

Très rapidement, six commerçants portent plainte contre l'élu FN pour discrimination raciale. Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM) se porte partie civile dans cette affaire.

«Il sera forcé de constater que ces arrêtés municipaux visent substantiellement les commerçants d'origine maghrébine, appartenant ou supposés appartenir à la confession musulmane», expliquent les six plaignants dans leur plainte.
 
Et d'ajouter que ces arrêtés constituent bien un «acte attentatoire aux libertés individuelles en entravant l'exercice normal d'une activité économique en raison de leur appartenance vraie ou supposée à une ethnie, une race ou une religion».

Julien Sanchez, lui, a lancé une pétition intitulée,
 
«Le maire se bat pour vous: il est poursuivi en justice!».
 
Il rappelle pourquoi il a pris ces deux arrêtés et justifie son action:
 
 «En faisant cela, le maire a agi dans le cadre de ses pouvoirs. Aujourd'hui, pour certains, demander à respecter le voisinage la nuit constituerait donc une discrimination islamophobe.»
 
Selon lui, elle a réuni 3.000 signataires sur les 10.000 électeurs que compte la ville
 
Source : Le Figaro.fr

 

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