A Nîmes, Julien Sanchez, maire FN de
Beaucaire, comparaît pour «discrimination raciale».
Six commerçants l'accusent
d'avoir pris un arrêté «islamophobe». L'élu jure ne chercher rien d'autre que
la tranquillité nocturne e ses administrés.
Un maire a-t-il fait preuve de «discrimination» (les plaignants parlent «d'islamophobie») envers une communauté religieuse en décidant de fermer les commerces du centre-ville la nuit?
Le tribunal correctionnel de Nîmes examine la plainte pour discrimination de six commerçants de Beaucaire.
Depuis 2014, la petite ville (16.000 habitants) du
Gard, située au nord d'Arles n'est plus seulement connue pour ses remparts:
elle passe sous bannière Front national après trente ans de règne communiste suivi
d'une mandature de vingt-cinq ans RPR-UMP. Julien Sanchez est élu avec 39,8%
des voix.
Ce chargé de communication de 31 ans, né à Argenteuil, commence là son premier mandat, même s'il milite depuis la fin de l'adolescence
Ce chargé de communication de 31 ans, né à Argenteuil, commence là son premier mandat, même s'il milite depuis la fin de l'adolescence
Or, depuis
quelques années, les riverains du centre se plaignent de nuisances sonores
générées par les commerces ouverts tard la nuit.
«Les clients de ces magasins discutent devant, fument,
s'interpellent», explique au Figaro Julien Sanchez
Las, le centre,
comme toutes les cités du Moyen-Age, est composé de ruelles très étroites et de
maisons hautes, véritables caisses de résonance.
Le bruit est décuplé pendant
les mois d'été.
Selon le maire, le ras-le-bol des riverains a participé de son
élection.
«Des administrés venaient me voir pour me dire qu'ils ne pouvaient
plus dormir dans leur chambre donnant sur la rue, il devaient passer la nuit
sur le canapé du salon, ajoute l'élu. Certains m'ont même confié que si la
situation perdurait, ils allaient tirer sur les gêneurs. Il faut que chacun
garde son calme.»
«Acte
attentatoire aux libertés individuelles»
En juin dernier, il prend alors deux arrêtés
interdisant l'ouverture des commerces entre 23 heures et 6 heures du matin dans
certaines rues du centre-ville et des abords de la Moulinelle, du 19 juin au 31
octobre.
Il assure que la décision ne visait pas une communauté particulière
mais les commerçants de toute la zone, dans leur ensemble. Soit une vingtaine
de magasins.
«Parmi eux, il y avait même une pizzeria, je ne pouvais pas deviner
leur orientation religieuse!», plaide-t-il.
Très rapidement, six commerçants portent plainte
contre l'élu FN pour discrimination raciale. Abdallah Zekri, le président de
l'Observatoire national contre l'islamophobie, au sein du Conseil français du
culte musulman (CFCM) se porte partie civile dans cette affaire.
«Il sera forcé de constater que ces arrêtés municipaux visent substantiellement les commerçants d'origine maghrébine, appartenant ou supposés appartenir à la confession musulmane», expliquent les six plaignants dans leur plainte.
«Il sera forcé de constater que ces arrêtés municipaux visent substantiellement les commerçants d'origine maghrébine, appartenant ou supposés appartenir à la confession musulmane», expliquent les six plaignants dans leur plainte.
Et
d'ajouter que ces arrêtés constituent bien un «acte attentatoire aux libertés
individuelles en entravant l'exercice normal d'une activité économique en
raison de leur appartenance vraie ou supposée à une ethnie, une race ou une
religion».
Julien Sanchez, lui, a lancé une pétition intitulée,
«Le maire se bat pour vous: il est poursuivi en justice!».
Il rappelle pourquoi
il a pris ces deux arrêtés et justifie son action:
«En faisant cela, le maire a
agi dans le cadre de ses pouvoirs. Aujourd'hui, pour certains, demander à
respecter le voisinage la nuit constituerait donc une discrimination
islamophobe.»
Selon lui, elle a réuni 3.000 signataires sur les 10.000
électeurs que compte la ville
Source : Le Figaro.fr
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