Le pouvoir saura-t-il remplacer les larmes par les
armes ?
Il n'a pas fallu
une semaine pour que le vent tourne un peu, pour que coule, dans certaines
consciences, le poison du relativisme.
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Un état trouble, une sévérité
moindre, une compréhension perverse, une complaisance souvent déguisée en
expertise à l’égard des causes et des motivations, une volonté polémique de
refuser au pouvoir socialiste une adhésion que sa découverte même tardive de la
dangerosité du monde justifierait, une détestable focalisation sur le doigt
irénique qui pourtant désigne la lune du terrorisme.
Lors de l’émission spéciale d’« Envoyé spécial » consacrée au 13 novembre et à ses suites (France 2), un rien, une tonalité plus molle, une objectivité dégradée, des commentaires équivoques – pourquoi prétendre, à toute force, qu’il ne peut y avoir de futurs terroristes dans les migrants ? -, aucune réaction face à des réponses scandaleuses – notamment celles du frère flouté d’un assassin parti en Syrie – ont fait clairement apparaître qu’on était presque revenu au climat émollient d’avant le 13 novembre. […]
Le rejet massif et
inconditionnel des assassins s’est métamorphosé subtilement non pas encore en
une justification – c’est trop tôt, sauf pour Daech, les compagnons de route,
ces Français au cœur de notre société qui haïssent leurs concitoyens – mais en
une surabondance d’explications, d’informations et de témoignages dont la seule
finalité est en définitive de noyer la nudité intolérable et crue des
monstruosités sous un tapis sociologique, historique et géopolitique.
Des
barbares qu’on ennoblit en en faisant la plupart du temps inutilement ou
banalement un objet d’étude !
Bien sûr il y a, dans le
souvenir du pire, des îlots, des accalmies. […]
L’extraordinaire travail et
courage du RAID, de la BRI et des policiers « ordinaires » sans
lesquels nous serions encore aujourd’hui en train de trembler.
Il y a eu le 13 novembre. Il y
a l’hôtel Radisson à Bamako, la prise d’otages avec tant de victimes et les
deux assaillants tués.
La réalité est suffisamment
anxiogène en elle-même sans que le Premier ministre, dont je comprends de plus
en plus mal la communication, en rajoute en nous assombrissant avant l’heure le
futur. Alors que la France se redresse et fait face avec une tranquillité inquiète
mais vigilante et solidaire.
Pourquoi venir jeter, dans cet
état d’esprit collectif qui se restaure, d’abord qu’il pourrait y avoir « dans
plusieurs jours ou plusieurs semaines » de nouveaux attentats, ensuite
que « des attaques chimiques sont à craindre », des propos
véritablement explosifs comme si Manuel Valls n’avait pour souci que de
transmettre aux Français sa propre angoisse ?
Il n’a pas fallu une semaine
pour que le vent tourne un peu, pour que coule, dans certaines consciences, le
poison du relativisme et que guette la nostalgie d’une démocratie dont la
faiblesse la rendait aimable aux yeux d’une minorité influente.
Le pouvoir saura-t-il
remplacer les larmes par les armes ?
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