lundi 23 novembre 2015


Le pouvoir saura-t-il remplacer les larmes par les armes ?



Il n'a pas fallu une semaine pour que le vent tourne un peu, pour que coule, dans certaines consciences, le poison du relativisme.

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Un état trouble, une sévérité moindre, une compréhension perverse, une complaisance souvent déguisée en expertise à l’égard des causes et des motivations, une volonté polémique de refuser au pouvoir socialiste une adhésion que sa découverte même tardive de la dangerosité du monde justifierait, une détestable focalisation sur le doigt irénique qui pourtant désigne la lune du terrorisme.

Lors de l’émission spéciale d’« Envoyé spécial » consacrée au 13 novembre et à ses suites (France 2), un rien, une tonalité plus molle, une objectivité dégradée, des commentaires équivoques – pourquoi prétendre, à toute force, qu’il ne peut y avoir de futurs terroristes dans les migrants ? -, aucune réaction face à des réponses scandaleuses – notamment celles du frère flouté d’un assassin parti en Syrie – ont fait clairement apparaître qu’on était presque revenu au climat émollient d’avant le 13 novembre. […]

Le rejet massif et inconditionnel des assassins s’est métamorphosé subtilement non pas encore en une justification – c’est trop tôt, sauf pour Daech, les compagnons de route, ces Français au cœur de notre société qui haïssent leurs concitoyens – mais en une surabondance d’explications, d’informations et de témoignages dont la seule finalité est en définitive de noyer la nudité intolérable et crue des monstruosités sous un tapis sociologique, historique et géopolitique.
 
Des barbares qu’on ennoblit en en faisant la plupart du temps inutilement ou banalement un objet d’étude !

Bien sûr il y a, dans le souvenir du pire, des îlots, des accalmies. […]

L’extraordinaire travail et courage du RAID, de la BRI et des policiers « ordinaires » sans lesquels nous serions encore aujourd’hui en train de trembler.
 
L’appel solennel du CFCM dénonçant « l’idéologie de haine des criminels terroristes » lu dans 2.400 mosquées (Le Figaro).

Il y a eu le 13 novembre. Il y a l’hôtel Radisson à Bamako, la prise d’otages avec tant de victimes et les deux assaillants tués.

La réalité est suffisamment anxiogène en elle-même sans que le Premier ministre, dont je comprends de plus en plus mal la communication, en rajoute en nous assombrissant avant l’heure le futur. Alors que la France se redresse et fait face avec une tranquillité inquiète mais vigilante et solidaire.

Pourquoi venir jeter, dans cet état d’esprit collectif qui se restaure, d’abord qu’il pourrait y avoir « dans plusieurs jours ou plusieurs semaines » de nouveaux attentats, ensuite que « des attaques chimiques sont à craindre », des propos véritablement explosifs comme si Manuel Valls n’avait pour souci que de transmettre aux Français sa propre angoisse ?

Il n’a pas fallu une semaine pour que le vent tourne un peu, pour que coule, dans certaines consciences, le poison du relativisme et que guette la nostalgie d’une démocratie dont la faiblesse la rendait aimable aux yeux d’une minorité influente.

Le pouvoir saura-t-il remplacer les larmes par les armes ?

Source : Bld Voltaire

 

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