Mme Taubira n’a
jamais explicitement renié ses idées séparatistes. Cette femme avait-elle sa
place dans un gouvernement français ? On peut se poser la question.
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Encore toute
jeune, Mme Christiane Taubira fit des débuts fracassants dans la politique en
prenant, avec son mari de l’époque, la tête d’un mouvement aussi violent que
farfelu qui réclamait au nom des
« Guyanais de souche »
(entendez : les Guyanais d’origine extra-européenne et de couleur), notion
odieusement discriminatoire, l’indépendance de ce département français, portion
de la République une et indivisible.
Péché de jeunesse ?
Si elle a renoncé
à une revendication qui ne rencontrait que peu d’écho dans la population
locale,
Mme Taubira n’a jamais explicitement renié ses idées séparatistes.
Cette femme avait-elle sa place dans un gouvernement français ?
On peut se
poser la question.
Député de la
Guyane et apparentée au Parti socialiste, Mme Taubira, en 1993, n’en votait pas
moins la confiance au gouvernement présenté à l’Assemblée par M. Édouard
Balladur.
Ayant quitté fin 2001 le PS pour le Parti radical de gauche, Mme
Taubira, en se portant candidate à la présidence de la République, et en
recueillant 2 % des suffrages, portait tout autant que Jean-Pierre
Chevènement auquel on l’a assez reproché, la responsabilité de l’élimination de
Lionel Jospin le 21 avril 2002.
Au moins le « Che » était-il porteur
de convictions qui n’ont jamais varié et qui lui ont valu le durable ostracisme
de la gauche, tandis qu’à treize ans de distance, la candidature de Mme Taubira
n’a pas plus d’explications qu’elle n’eut de suites.
Cette mauvaise camarade
avait-elle sa place dans un gouvernement « socialiste » ?
Il est
permis de s’interroger.
En 2012, Mme
Taubira était nommée ministre de la Justice, garde des Sceaux dans le
gouvernement de Jean-Marc Ayrault, poste qu’elle a conservé dans celui de
Manuel Valls.
S’il était inscrit dans la tête de M. Hollande que
l’ancienne femme forte de la Guyane, battue sur sa terre natale aux élections
régionales de 2010, devait absolument figurer dans l’équipe ministérielle,
parce que femme et féministe, parce que noire et marquée à gauche, devait-il
lui confier un portefeuille si peu compatible avec les idées de sa protégée et
où il était prévisible, comme l’événement l’a vérifié, comme la cascade de
démissions de ses plus proches collaborateurs l’a confirmé, qu’elle ne ferait
que des dégâts et dresserait contre elle l’ensemble des professions dont elle a
la tutelle ?
Porteuse, comme
d’un virus inguérissable, du préjugé rousseauiste suivant lequel, la société
étant coupable, les délinquants sont essentiellement ses victimes alors que sa
responsabilité postule qu’elle traite les criminels en coupables et prenne la
défense de la société en tant qu’elle est leur victime,
Mme Taubira tient que
la détention des condamnés doit être l’exception et leur mise en liberté la
règle, et soutient que la prison pourrit le prisonnier (ce qui n’est pas faux)
en oubliant que l’impunité est le plus puissant encouragement à la récidive, ce
que l’on sait depuis six mille ans qu’il y a des hommes et qu’on juge, et que
l’une des bases de la vie sociale, l’un des piliers de la civilisation repose
sur l’idée que, de même que toute peine mérité salaire, toute faute mérite
sanction.
Que fait, place Vendôme, la madone des petits et des grands voyous,
la pasionaria du sursis à exécuter et de la transaction entre juges et
malfrats ?
Les fonction
qu’occupe si mal Mme Taubira lui imposaient de monter en première ligne face à
des circonstances – la vague criminelle du djihadisme – qui ont imposé au
gouvernement dont elle fait solidairement partie des mesures d’exception ?
Depuis le 13 novembre dernier, le garde des sceaux, ministre de la Justice, ne
s’est en aucune manière associé à la préparation, à la présentation et à la
mise en œuvre de l’état d’urgence.
Étrangement absente du débat parlementaire
et public sur une question indissolublement liée à sa charge, Mme Taubira a
refusé de répondre au journaliste d’Europe 1 qui lui demandait
simplement si elle approuvait les décisions prises par M. Hollande et
défendues par M. Valls.
En l’occurrence, qui ne dit mot ne consent pas.
Si le ministre de
la Justice, dans la crise que traverse le pays, et en prévision des épreuves
qui nous attendent, n’a pas l’honnêteté de mettre en accord, dans un sens ou
dans l’autre, ses idées et ses actes – en clair : si elle ne démissionne
pas d’un gouvernement dont elle désapprouve la politique -, c’est à ce
gouvernement, s’il est logique avec lui-même, faute de pouvoir remanier Mme
Taubira, de se séparer d’une femme qui, si jamais elle y a eu sa place, s’en
est exclue d’elle-même.
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