samedi 6 juillet 2019

LR vs MARION MARECHAL

Des élus Les Républicains digèrent mal le dîner avec Marion Maréchal

Le parti de droite refuse pour l’instant de sanctionner la quinzaine de ses membres qui ont participé mardi 25 juin à un dîner avec la responsable d’extrême droite, mais localement leur initiative fait polémique.

Les forces centrifuges à l’œuvre à droite continuent leur travail, cette fois en direction de la famille Le Pen et de sa plus jeune retraitée, Marion Maréchal, 29 ans, dont la participation mardi 25 juin à un dîner à Paris avec une quinzaine d’élus 
Les Républicains (LR) fait des vagues et teste les limites de la solidité du parti en crise depuis les élections européennes.

Ils sont trois – le député de l’Ain Xavier Breton, le sénateur du Val-d’Oise Sébastien Meurant et le conseiller régional des Pays de la Loire et secrétaire national LR Sébastien Pilard – à avoir reconnu leur présence, les autres, pour l’essentiel des conseillers départementaux et régionaux, ont tenu à rester anonymes.

« Qu’on le veuille ou non, [ce dîner], c’est une brèche, a affirmé jeudi le président du Sénat, Gérard Larcher. 
Je considère qu’ils se sont mis eux-mêmes en dehors des valeurs de notre formation politique. » 
Au niveau national, l’état-major de LR a multiplié les mises en garde et appelé à une clarification de la part des élus concernés, mais sans envisager pour l’heure la perspective d’exclusions « pour un dîner ». La convention nationale promise le 6 juillet par le président par intérim Jean Leonetti pour « redéfinir la charte des valeurs » devrait être l’occasion pour des explications.

« Cette clarification passe par leur appartenance aux Républicains qui implique une totale étanchéité à toute alliance avec l’extrême droite », a d’ores et déjà souligné M. Leonetti dans un entretien au Figaro, alors que LR est sous la menace d’une double hémorragie en vue des municipales, vers la majorité La République en marche (LRM) d’un côté, vers l’extrême droite de l’autre.

« Je ne tolérerai aucun écart »

S’expliquant sans s’excuser, les intéressés s’accordent pour défendre leur liberté, tout en réfutant une véritable alliance avec l’extrême droite.
« La démocratie, c’est le débat et la confrontation sur les idées. 
La ligne de ma famille politique est claire : des débats, des discussions, oui, heureusement, des alliances électorales, non », a ainsi lancé Sébastien Meurant.

Mais, en région, l’initiative passe mal auprès des collègues de ces élus. « Nous ne partageons ni les mêmes valeurs ni la même vision de l’avenir des Pays de la Loire et de notre pays, ce qui rend impossible toute stratégie d’alliance, demain comme hier. C’est la ligne que je fixe à la majorité régionale et je ne doute pas qu’elle sera respectée par chacun. Je ne tolérerai aucun écart », a déclaré Christelle Morançais, présidente LR de la région des Pays de la Loire, à l’intention de Sébastien Pilard, conseiller régional qui est aussi l’un des fondateurs du mouvement conservateur Sens commun.

Dans le Val-d’Oise, où Sébastien Meurant préside la fédération LR départementale, le député Antoine Savignat et les sénateurs Arnaud Bazin et Jacqueline Eustache-Brinio appellent à mots couverts à sa démission. « Considérant que cette initiative individuelle et personnelle est incompatible avec la présidence des Républicains du Val-d’Oise, nous estimons que Sébastien Meurant devrait tirer les conséquences de ses actes », écrivent-ils. Le député Antoine Savignat s’explique :

« Je n’ai pas envie qu’on me colle des étiquettes dans le dos pour des choses que je n’ai pas faites. 
Si mon nom est apparu, c’est qu’il a eu la volonté de communiquer, et ça nous impacte tous au sein de la fédération. »

Pour le député du Vaucluse Julien Aubert, voisin de circonscription de Marion Maréchal jusqu’en 2017 et tenant d’une ligne gaulliste et souverainiste, « un parti doit exclure, non pas sur la liberté d’opinion, mais sur des actes manifestement hostiles à la famille politique ». 

Le cas de Marion Maréchal est un cas à part puisqu’elle n’est plus en politique », veut-il croire. « Je ne crois pas que l’extrémisme se transmette génétiquement, mais ce qu’elle dit est incompréhensible », ajoute-t-il, jugeant illisible son positionnement.

« S’ouvrir à une éventuelle alliance »

Dans l’entourage de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen, le directeur de la rédaction du mensuel L’Incorrect, Jacques de Guillebon, est pourtant clair : « Marion Maréchal n’est pas dans une logique de rentrer dans un parti. » 
« L’idée, c’est plutôt pour LR de s’ouvrir à une éventuelle alliance », ajoute-t-il.

Au Rassemblement national, l’eurodéputé Nicolas Bay se félicite même d’une initiative complémentaire de la part de la fondatrice et directrice de l’Institut de sciences sociales, économiques et politiques (Issep). 
« Elle a quitté ce combat [partisan] et elle ne s’interdit pas d’être dans le débat des idées et par conséquent d’être en lien avec ceux qui sont dans l’action politique. 
Pour nous, il n’y a aucune difficulté, ça peut même être complémentaire, le fait qu’elle développe des contacts à l’extérieur », a-t-il déclaré.

Le député LR du Lot Aurélien Pradié dit pour sa part ne pas comprendre « cette fuite faiblarde ». 
« A part quelques coups de com, c’est quoi politiquement Marion Maréchal ? », interroge-t-il. 
Entre l’annulation de son invitation à l’université d’été du Medef le 28 août et ce dîner qui trouble la droite républicaine, l’ex-députée en aura au moins réussi deux cette semaine.

Source ; Le Monde.fr

                                 RAPPEL


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire