dimanche 11 novembre 2018

PERENCHIES - ROUBAIX HOMMAGE A NOËL MERCIER

Pérenchies-Roubaix L’émouvant hommage de Vincent Caby à son grand-oncle, mort dans la Somme en 1916 



Vincent Caby vient d’écrire un livre sur Noël Mercier, son grand-oncle, mort en 1916 sur le front, à 21 ans. 
Une histoire familiale, à la fois simple et émouvante. 
De Roubaix, ville natale des Mercier, à Pérenchies, en passant par la Somme, il nous raconte son pèlerinage. Intime.

Vincent Caby a souhaité rendre hommage à Noël Mercier, son grand-oncle, mort sur le front en 1916 à l’âge de 21 ans.

Comment est née l’idée d’écrire un livre sur votre grand-oncle, Noël Mercier, mort sur le front en 1916 ?
« Depuis tout petit, je suis fasciné par l’histoire. En grandissant, j’ai posé beaucoup de questions à mes grands-parents. Mes deux grands-pères ont fait la Seconde Guerre mondiale, mais ils n’en parlaient pas trop. 

Ma grand-mère, elle, me parlait souvent de son frère, Noël, mort en 1916 dans la Somme, et à chaque fois elle pleurait. J’avais 10-12 ans, je m’en souviens très bien. 
Elle m’a notamment raconté que mon arrière-grand-mère a mis une assiette à table pour son fils jusqu’à la fin de sa vie, à tous les repas… Elle disait qu’il allait peut-être revenir. 
Il y avait aussi au mur une grande photo encadrée de lui en uniforme dans le salon de la maison familiale.
Elle me disait que je ne pouvais pas comprendre à quel point ça avait été difficile de ne pas avoir connu son frère. »


La fameuse boîte métallique que Vincent Caby a reçu de sa grand-mère. Elle contient toutes les lettres écrites entre 1914 et 1916 par Noël Mercier et de nombreuses photos de famille. Repro « La Voix »

Elle ne l’a pas connu ?
« Elle avait 4 ans quand il est mort. Elle se souvenait de l’avoir vu en uniforme lors d’une permission. 
Elle avait chez elle une boîte métallique dans laquelle elle avait rangé toutes les lettres que son frère avait écrites pendant la guerre. À sa mère, à son père, au curé… Il y avait aussi toutes les vieilles photos de famille. Cette boîte, on l’ouvrait ensemble quand on était tous les deux. Elle me l’a donnée avant de mourir. »
« Sa dernière lettre est datée du 3 septembre 1916, soit la veille de sa mort. Une lettre adressée à son père. »




Et vous avez souhaité lui rendre hommage, à elle et son frère…
« Oui, mais c’est assez récent. À l’approche du centenaire du début de la Première Guerre mondiale, je me suis demandé comment je pourrais leur rendre hommage, et puis j’ai eu l’idée de créer une page Facebook au nom de mon grand-oncle, et sur laquelle j’ai posté toutes les lettres qu’il a envoyées en 1914 et 1916, à chaque date anniversaire.
 Sa dernière lettre est datée du 3 septembre 1916, soit la veille de sa mort. Une lettre adressée à son père. Il était alors dans les tranchées. Pour la petite histoire, son père lui écrit le même jour, et sa lettre lui est revenue… »



La dernière lettre de Noël Mercier, écrite le 3 septembre 1916, soit la veille de sa mort. Une lettre touchante adressée à son père, rentré à Roubaix. 
Repro La Voix.

Savez-vous ce qu’il s’est passé le 4 septembre 1916 ?

« J’ai fait des recherches sur son régiment, le 97e. 
Ce 4 septembre, à 12 h 15, l’ordre a été donné de partir à l’attaque, avec la mission d’enlever Barleux à l’ennemi. 
Le bataillon a été encerclé, les hommes ont refusé de se rendre et ont repoussé les Allemands à la baïonnette. 
Noël a disparu ce jour-là. À quel moment et de quelle façon ? Nous ne le saurons jamais. 
Je me suis rendu sur les lieux de sa disparition, avec toute ma famille. 
Nous y sommes allés le 4 septembre 2016. 
À 12 h 15, soit cent ans exactement après l’assaut du 97e régiment, nous avons déposé une gerbe sur le monument aux morts de Barleux. 


Ça a été un moment très émouvant. J’ai fait ça pour ma grand-mère. »

Vous avez écrit ce livre dans la foulée…
« Pendant les préparatifs de ce rassemblement familial – ça m’a pris un an et demi pour l’organiser – j’ai rencontré un homme dont le grand-père est mort dans les tranchées. 

Nous avons parlé tous les deux de nos histoires, il m’a dit qu’il était écrivain et m’a proposé un coup de main. 
Il m’a donné envie de boucler la boucle. C’est une manière de laisser une trace de mon grand-oncle et de ma grand-mère.
Ce livre, il est pour mes enfants et les membres de ma famille. 

Le nom de Noël Mercier est-il inscrit sur le monument aux morts de Barleux ?
« Non, il doit être à Roubaix. J’ai fait tous les cimetières de la ville mais je ne l’ai pas trouvé. Je le retrouverais peut-être. Après, ce que j’aimerais aussi, c’est que l’on retrouve quelque chose à lui dans la Somme, mais ça… »


NB : Noël Était mon oncle

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