mardi 9 octobre 2018

C' ET SI VRAI !!

Le paon et le palais.

Un jeune paon, imbu de son plumage
Fût pris dès son plus jeune âge
En mains par une vieille pintade
Qui laissa son vieux coq en rade.

Lors, notre jeune volatile
 Qui se trouvait fort volubile
 Ne fût plus satisfait de son habitat
 Et se rêva en costume d’apparat.

Pourquoi, se disait-il, se contenter
 D’un simple poulailler, fût-il doré,
 Alors que, sans travailler,
Je puis demeurer au palais.

Il me suffit, si mes calculs sont bons,
De prendre mes congénères pour des pigeons
Et, pour les prochaines élections,
De bien jouer les trublions.

Ainsi fût fait, et contre toute attente,
 Il prît la place laissée vacante
 Par tous les vieux coqs déplumés
Dont tout le monde s’était lassé.

Pour constituer sa basse-cour
Il fit appel à des vautours
 Aptes à tondre la laine,
A amasser toutes les graines.

Ses anciens congénères
Qu’il jugeait fort vulgaires
 Virent enfin, mais un peu tard,
 Qu’on les prenait pour des bâtards.

Fort de son plébiscite aux élections,
Notre dieu-paon, tel Pygmalion,
Favorisa un jeune sardouk (1)
Dont il se servait comme bouc.

Grisé par ses nouvelles prérogatives,
 Celui-ci, de manière fort hâtive,
 Se crût par son maître autorisé
 De jeunes oisons brutaliser.

Las, malgré la volonté manifeste
De celer ces faits funestes,
L’histoire vînt à transpirer
Hors de murs du Palais.

Devant ce gros scandale,
Notre apprenti Sardanapale
Dût rétropédaler
A son grand regret.

Il envoya ses janissaires
Désigner un bouc émissaire
 Mais la sauce ne prît pas
 Et l’oisillon resta sans voix.

Moralité :
 Même les rois de l’enfumage,
 Ceux mêmes qui se voulaient rois mages,
Tombent un jour de leur piédestal
Et devront quitter leur habit royal.

(1): Sardouk : coq en tunisien 


Auteur inconnu

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