Quand l'Europe fait tout pour faire
disparaître le français par Christine Tassin Résistance Républicaine
Les
exemples en sont multiples, mais je vais m'arrêter sur un exemple particulier,
emblématique de ce qui se passe. Je viens de découvrir que l'Eurocorps,
ce corps d'armée européen créé par les Français et les Allemands en 1992 a
certes sur le papier pour langues officielles l'allemand et le français
mais a pour langue opérationnelle l'anglais, alors que ce n'est la
langue d'aucun des pays qui en sont membre en plus de la France et de
l'Allemagne : Belgique, Espagne et Luxembourg. Ce n'est pas, non plus la langue
des pays qui détachent à Strasbourg un certain nombre d'officiers et de
sous-officiers : Grèce, Pologne, Turquie et Italie.
Il
y a quelque chose qui ne va pas ! Par quel miracle, en Europe, dans une
structure où ne sont pas les Anglais, use-t-on d'une langue étrangère à tous au
lieu d'imposer l'usage des langues officielles qui, de fait, ne sont plus du
tout utilisées ? Par quel miracle nos gouvernants-fondateurs ayant donc la
haute main sur l'organisation et la structure ont-ils laissé faire cela ?
Comment
peut-on détester à ce point son pays qu'on laisse sa langue en déshérence et
qu'on permet qu'elle soit remplacée par celle des Anglo-saxons qui cherchent
partout à imposer leur culture, leurs règles et leur langue, ce qui nous mène
vers un monde et uniformatisé et voué au culte de la consommation et de
l'argent, ce qui est aux antipodes de notre culture ?
On
entend souvent brocarder les Français qui n'aiment pas dire combien ils gagnent
ni le prix de leur voiture ou celle de leur maison. Or, au lieu de louer la
franchise anglo-saxonne et de souhaiter qu'elle serve de référent il vaudrait
mieux s'interroger sur le sens des deux attitudes.
Derrière
la soi-disant pudibonderie des Français à parler argent il faut simplement
voir le résultat de plusieurs siècles "d'éducation à la
française". L'important, dans notre héritage, depuis Rabelais ou
Montaigne en passant par Molière ou Gide, ce n'est pas d'avoir mais
d'être. Et mettre en avant ce que l'on a est une forme de vulgarité qui laisse
penser que l'on n'a pas d'éthique et qu'on est un "parvenu". Il faut
voir dans le mépris associé à ce mot non pas le mépris pour celui qui ne serait
pas issu d'une famille noble, ou importante, ou riche mais le mépris pour celui
qui, parce qu'il a de l'argent, croit que cela remplace les valeurs et la
culture. Ce n'est pas un hasard si Molière fustige le Bourgeois gentilhomme,
lui qui se moquait comme d'une guigne de l'argent mais croyait en l'être
humain.
A
contrario, la désinvolture et la facilité des Anglo-Saxsons à parler d'argent
montre tout simplment qu'ils sont un autre peuple, qui n'a pas notre héritage,
notre culture, et cela se comprend. Il est évident que pour les descendants des
Irlandais partis sans rien affronter désert, Indiens et famine, il était plus
important de posséder un fusil et une maison où se mettre à l'abri que
d'appliquer le "Que Sais-je" de Montaigne ! On ne leur en
voudra donc pas, on ne leur en veut pas d'être ce qu'ils sont, fiers de ce
qu'ils ont acquis, parce que ce qu'ils ont acquis montre d'une certaine façon
leur courage et leur capacité de travailler.
Mais
quel sens cela a-t-il de prendre pour modèle un peuple qui n'est pas le nôtre ?
Quel sens de prendre pour modèle des référents qui nous sont étrangers ? C'est
bien en ce sens que l'on ne peut pas parler de peuple ni de civilisation
européens, parce que les Européens qui ont fait les USA ont inventé un homme
nouveau, qui est notre cousin, tout simplement.
Cousin
parce que nous partageons malgré tout quelque chose d'essentiel, cette
civilisation occidentale qui a dans les gênes les conséquences de centaines
d'années de lutte : l'égalité homme-femme et la liberté, de croire ou de ne pas
croire, de penser et de s'exprimer.
C'est
ce qui fait que l'homme occidental, s'il est divers, est en tout cas
incompatible avec la civilisation musulmane.
Mais
comment comprendre cette auto-mutilation que nos gouvernants et nos élites
appliquent en renonçant au français et en facilitant l'apprentissage et
l'utilisation de l'anglais quand ils ne l'obligent pas ? On trouvera ici, là et
encore à cet endroit puis à cet autre et à celui-là quelques exemples de cette préoccupante
propension, sans oublier Valérie Pécresse et le monde du travail.
Il
s'agit bien là de l'autre versant, et pas des moindres, du désir des Anglo-Saxons,
avec l'aide appuyée de Bruxelles de faire disparaître les Etats-nations, et au
premier chef la France et la francophonie, outil s'il en fut de culture, de
coopération intelligente dans le monde entier jusque dans les années 90, qui
travaillait à faire émerger des élites du monde entier, formées à la culture
française et donc porteuses de vrais projets de société qui ne se réduisaient
pas à la conquête de marchés juteux... Il s'agit bien là d'établir une
Europe liée aux USA dans les domaines fondamentaux, militaire, monétaire,
économique, et... culturel. Il faut donc que l'UE écarte tout ce qui fait
obstacle à la liberté de circulation des biens et des personnes, et la
diversité culturelle et linguistique en est le le plus grand.
Certes
nos récentes élites ont été ravies de troquer le français contre ce
sous-anglais de communication, le globish, leur permettant de masquer ainsi
leurs énormes lacunes en orthographe et syntaxe française, mais les attaques de
Bruxelles contre le français sont incessantes et vouées à imposer l'anglais
comme langue officielle et unique de l'Union.
On
en rappellera quelques épisodes symboliques eux aussi : les Français Pascal
Lamy (socialiste) et Jean-Claude Trichet dont on connaît la carrière
européenne se sont battus comme des lions pour le "tout en
anglais", ils ont même été lauréats du prix de "la carpette anglaise à titre
étranger"décerné par l'Avenir de la Langue
Françaiseet 3 autres associations de défense de la langue française. On
évoquera encore les tentatives des socialistes d'accepter que des produits dont
le mode d'emploi était rédigé en langue étrangère circulent en France pourvu
qu'ils soient accompagnés de pictogrammes explicites (signature
par C. Tasca en 2001 d'un décret que Avenir de la Langue
française a fait annuler en 2003) ; une autre tentative identique a eu lieu en
2002, annulée par le décret Dutheil du 2 aout 2002, pour l'étiquetage des
produits alimentaires.
On
se souviendra aussi que les institutions de l'UE envoient dorénavant la plupart
de leurs documents d'information et de travail en anglais dans les différents
pays et l'organe interministériel français ordonne à ses administrations de
travailler sur ces documents en anglais sous prétexte d'urgence...
Que
dire des pays d'Europe centrale et orientale qui ont une longue tradition de
francophonie qui ont été contraints de présenter leurs dossiers de candidature
à l'adhésion à l'UE en anglais ? Pas un Président français pour rappeler en ces
occasions que le français fait partie des langues officielles et de travail de
l'UE...
Il va falloir, sur ce terrain-là
également, lancer une Résistance active en s'appuyant sur les associations de
défense de la langue française comme Avenir de la Langue française que je vous invite à rejoindre d'urgence. Plus
nous serons nombreux, plus nous pèserons.
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