Couscous et soupe au lard

Dimanche en fin d’après midi l’association islamique de l’Ouest de la France (A.I.O.F) organisait une distribution gratuite de couscous. Essentiellement au bénéfice des musulmans nécessiteux.

Installée sur le parking de la Petite Hollande, en face de la Médiathèque, une tente de stand blanche éclairée d’une petite guirlande de loupiotes abritait les bénévoles qui distribuaient des barquettes de couscous aux quelques personnes qui se présentaient.Une action caritative manifestement ciblée, mais qui n’a semblé poser aucun problème de « discrimination » ou de « trouble à l’ordre public » aux autorités.

Si aucun interdit alimentaire d’ordre religieux n’interdit en effet la consommation du couscous, certains pourraient estimer que proposer de la viande halal constitue bien une « discrimination » à l’égard des personnes qui refusent ce mode d’abattage particulièrement cruel pour les animaux, et à l’égard des Chrétiens alors que la Bible prescrit de ne pas manger de la viande sacrifiée à des idoles.

Contrairement au couscous, la soupe au lard aura connu quelques difficultés. Une décision en référé du Conseil d’État, en date du 5 janvier 2007, avait donné raison au préfet de police de Paris, Pierre Mutz, qui avait, par un arrêté du 28 décembre 2006, interdit la distribution en pleine rue d’une « soupe au cochon » aux sans-abris par l’association Solidarité des Français (SDF).

Pour la haute juridiction administrative, cette distribution de soupe avait été jugée « discriminatoire » et « comportant des risques de troubles à l’ordre public ». Une décision contestée par de nombreux juristes qui y ont vu, outre une mesure attentatoire manifeste à l’exercice des libertés publiques, une atteinte implicite au principe de laïcité. Avec cet arrêt, c’est en effet une prescription religieuse – l’interdit alimentaire concernant le porc – qui est reconnue par la jurisprudence. Le recours avait été exercé par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.

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