mardi 14 décembre 2010

Il faut, aujourd’hui, défendre les chrétiens






De Bernard-Henry Lévy dans La Libre Belgique :


"
J’ai récemment déclaré, au détour d’un entretien avec l’agence de presse espagnole Efe, que les chrétiens formaient aujourd’hui, à l’échelle de la planète, la communauté la plus constamment, violemment et impunément persécutée. Le propos a surpris. Il a même, ici et là, provoqué quelques remous. Et pourtant
Voyez ces Pakistanaises et Pakistanais qui, comme Asia Bibi, sont condamnés à la pendaison en vertu d’une loi anti-blasphème que nul ne songe sérieusement à abolir. Voyez les derniers catholiques d’Iran qui [...] sont, en pratique, interdits de culte. Gaza bien sûr - mais aussi, hélas, la Palestine de Mahmoud Abbas [...]. Le Soudan où j’entends encore John Garang m’expliquer, cinq ans avant sa mort, à Juba, l’interminable guerre d’extermination menée par les islamistes du Nord contre les sudistes chrétiens et où, il y a quelques jours, Mgr Gabriel Zubeir Wako, cardinal-archevêque de Khartoum, a manqué être assassiné, durant une messe en plein air qu’il présidait à Khartoum. Ces chrétiens évangéliques d’Erythrée, pauvres entre les pauvres, mais que la junte accuse de préparer un coup d’Etat et dont elle promet de "purger" le pays avant Noël. Ces prêtres catholiques qui, comme, ce 8 novembre, l’abbé Christian Bakulene, curé de la paroisse catholique de Kanyabayonga, en République démocratique du Congo, sont abattus, à la porte de leurs églises, par des hommes en uniforme que le même fantasme complotiste a rendus fous. La phobie antichrétienne orchestrée, à Delhi [...] et, dans tous les régimes totalitaires encore debout, à Cuba donc, en Corée du Nord, en Chine [...]. Le sort des chrétiens dAlgérie [...]. Celui des coptes dans une Egypte où, quoi qu’on en dise, l’islam demeure religion d’Etat. Sans parler de l’attentat perpétré, le 31 octobre, à Bagdad [...].
Permis de tuer quand il s’agit des fidèles du "pape allemand"? Permis, au nom d’une autre guerre des civilisations non moins odieuse que la première, d’opprimer, humilier, supplicier ? Eh bien, non. Il faut, aujourd’hui, défendre les chrétiens."




Source :Le Salon Beige

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