Violences au CH Dron : le procès renvoyé faute
d’éléments
Le tribunal de Lille a
refusé de juger en comparution immédiate lundi trois personnes accusées de
violences sur des médecins au CH Dron de Tourcoing, dans la nuit du 15 au 16
octobre, estimant que l’enquête était incomplète. Le dossier a été renvoyé pour
être confié à un juge d’instruction.
.
Le parquet de Lille avait
fait le choix d’une comparution immédiate, déférant trois membres
d’une même famille, quarante-huit heures après l’agression de trois médecins au
CH Dron.
Les prévenus avaient alors demandé un délai pour préparer leur défense
et sont revenus lundi devant les magistrats.
Du moins deux sur trois puisque le
plus âgé des frères Sabri A. a été hospitalisé entre-temps.
La défense des deux
frères et de la sœur n’a pas changé.
« Il n’y a pas une once de regret ni
un début d’excuse »
Ils reconnaissent des outrages, admettent
un emportement mais nient farouchement les coups dont ils sont accusés :
Hamdi A. 18 ans est mis en cause pour avoir arraché une poignée de cheveux à
une médecin urgentiste, Sabri A. 36 ans est poursuivi pour avoir roué de coups
de pied un médecin du Samu et leur sœur Sourour est accusée d’avoir jeté au sol
une interne en médecine.
La médecine légale a accordé entre un et deux jours
d’incapacité aux médecins. Me Laurent Guilmain porte la voix de ces victimes
particulièrement choquées de ce déferlement de violence à l’hôpital : «
ce qui me choque c’est qu’il n’y a plus de
sanctuaire. Les hospitaliers sont des gens qui sont là pour les autres ».
Me Guilmain est tout aussi choqué par le comportement des prévenus : « Il n’y a pas une once de regret ni
un début d’excuse ».
Au côté de Me Guilmain, Julie
Paternoster, partie civile pour l’Ordre des médecins demande l’euro
symbolique : « parce que tout le monde
médical est ébranlé par cette affaire ».
À la barre, Sourour A. pleure beaucoup
tentant de justifier l’énervement de cette soirée par la panique : «
personne ne s’occupait de notre père
». La procureure Elsa Gaussin assène : « Ces trois personnes considèrent que les
médecins sont à leur disposition et dès lors font leur loi dans un service
public et c’est intolérable ».
Balayant la défense
des prévenus qui laisse entendre à une riposte, elle ajoute : « Oser alléguer que trois médecins auraient
commis des violences, c’est honteux ».
La
représentante du ministère public note « l’ambiance particulière du dossier qui a
ému le monde médical et la classe politique » se défendant
néanmoins d’un dossier « sous
influence ».
L’intervention
de la ministre de la Santé
Elle oppose la gravité des faits à
l’absence de casier judiciaire pour requérir des peines lourdes : douze
mois de prison avec mandat d’arrêt contre Sabri A., huit mois avec mandat de
dépôt contre Hamzi A. et six mois de prison ferme aménageables contre Sourour.
Me Guillaume Ghestem* en défense est
courroucé :
« Qu’on ne me dise
pas que ce dossier est sans influence quand un ministre de la Santé et le maire
de Tourcoing interviennent pour demander une réponse pénale ferme
».
L’avocat demande le renvoi du dossier à l’instruction pour que tous
les témoins soient entendus : « on nous parle de quinze personnes qui ont participé ou
assisté à ces violences. Où sont ils ? »
Le tribunal lui
donnera raison : « Il
y a des manques dans cette enquête » indiquera le président
Mikael Simoens* considérant qu’il faut poursuivre les auditions et les
investigations avant de pouvoir juger les prévenus.
*RAPPELEZ VOUS DE CES NOMS
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