Alors que
Jean-Marie Le Pen a confirmé vouloir créer sa propre « formation politique »,
l’actuel responsable et une ancienne figure du parti en Côte-d’Or réagissent à
cette décision.
La dernière sortie médiatique de Jean-Marie Le Pen
n’est pas forcément la plus fracassante dans la bataille qui l’oppose à sa
fille depuis plusieurs mois. Mais elle en dit long sur l’état d’esprit qui
règne actuellement au sein du Front national (FN). Et même plus largement au
sein de l’extrême droite française.
En annonçant vouloir créer sa propre « formation
politique », qu’il ne voit pas comme un « parti concurrent » du FN mais
davantage comme une « association » de ses « amis », le futur ex-président d’honneur
du Front invite à demi-mot tous ceux qui ne se reconnaissent plus dans le
discours de sa fille à le rejoindre.
Une énième ogive dans cette guerre des clans qui se
joue d’abord sur la scène nationale, mais qui pourrait aussi avoir des
répercutions sur l’ensemble du territoire, notamment en Bourgogne.
« 99,9 % de
fidèles » à Marine selon Cavin
Actuel secrétaire départemental du FN
en Côte-d’Or, Édouard Cavin a choisi son
camp. Depuis longtemps. Et selon lui, « 99,9 % des adhérents sont fidèles Marine
Le Pen ». « Elle a été élue par les militants et a mis en place une équipe qui
travaille très bien.
Et je ne vois pas comment cette formation créée par
Jean-Marie Le Pen pourrait fonctionner. Ce qui est certain, c’est qu’au niveau
local, il n’y a aucune dissension », poursuit le conseiller municipal
dijonnais, pour qui toutes ces querelles seront « dissipées d’ici les
régionales, en décembre ».
Un discours qui tranche avec celui de son prédécesseur
à la tête du parti dans le 21, Rémy Boursot. Lui qui estime avoir été « évincé » sans
raison du FN en 2013 a aujourd’hui rejoint les rangs du Parti de la France du
très controversé Carl Lang. Parti dont il est le responsable en Bourgogne et
qu’il représente en tant que conseiller régional.
« Pour être honnête, si je n’avais pas été écarté,
j’aurais moi-même démissionné. Car je ne me retrouvais plus du tout dans la
ligne politique du parti dirigé par Marine Le Pen et ses acolytes qui ne fonctionnent pas comme nous »,
explique l’élu, qui ne s’estime pas « d’accord avec tout ce que dit Jean-Marie
Le Pen », mais qui se sent clairement plus proche des idées du fondateur du FN.
« Oui, il a parfois dérapé. Mais qui n’a jamais dérapé
dans la vie ? Aujourd’hui, Marine Le Pen est complètement sous influence et
n’est attirée que par une chose : le pouvoir. Je pense au contraire que
Jean-Marie Le Pen n’a jamais été attiré par le pouvoir, mais simplement par le
fait de véhiculer ses idées.
Suite à mon éviction il y a deux ans, alors que nous
comptions plus de 750 adhérents en Côte-d’Or, des dizaines avaient rendu leur
carte. Aujourd’hui, la situation s’est encore dégradée et j’entends de nombreux
militants et cadres historiques qui ne se reconnaissent plus dans ce discours
politiquement correct.
Si Jean-Marie Le Pen venait à s’associer à Carl Lang,
la donne pourrait d’ailleurs être complètement différente, à mon avis. »
Une
réconciliation impossible ?
Si Rémy Boursot n’imagine aucune réconciliation entre les
deux clans, il ne voit pas davantage une quelconque tête d’affiche à même de
cimenter l’extrême droite à moyen terme. « Marion Maréchal-Le Pen abuse de sa
beauté et de sa jeunesse. Elle se positionne entre sa tante et son grand-père,
en fonction du vent. Mais elle ne dupe personne et tout le monde sait qu’elle joue
son propre jeu.
Le seul qui, à mon sens, aurait pu jouer ce rôle,
c’est Bruno Gollnisch. Mais il a préféré rester au parti pour conserver ses
mandats. »
Source : Le Bien Public via le PDF
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire