mercredi 26 octobre 2011

Un 25 du mois d'octobre en l'an 732 !




Cela faisait six jours maintenant que les deux armées s'observaient : une longue attente ponctuée d'escarmouches. Au commencement du septième jour, qui se trouvait aussi être le premier du Ramadan, Abd er Rahman se décide à engager le combat contre les forces conjointes de Charles de Heristal et d'Eudes d'Aquitaine qui lui barrent la route de Tours, la riche ville de Saint Martin qu'il veut humilier et piller. L' émir commet la faute que Charles espérait : trop sûr de la supériorité numérique de son armée il lance ses innombrables cavaliers arabes et berbères sur l'infanterie franque, sans réaliser que celle-ci est disposée dans un espace trop reserré pour permettre un déploiement efficace de sa cavalerie. Trop groupés, ses hommes vont se gêner les uns les autres.
Serrés en masse compacte derrière leurs grands boucliers ronds, les guerriers francs forment eux un véritable rempart par dessus lequel volent les francisques. Dix fois, vingt fois, les barbaresques reviennent à la charge sans jamais parvenir à fractionner la masse hérissée de fers aigus et tranchants : les hommes et chevaux s'empalent sur les framées, les cavaliers sont désarçonnés par les angons, crochetés jusqu'à portée des épées ou des scramasaxes, taillés en pièces...et toujours les haches qui atteignent leur but avec une précision redoutable. Les Francs repoussent toutes les attaques des envahisseurs musulmans et leur infligent de lourdes pertes. Alors Eudes et ses aquitains profitent du fléchissement pour tourner l'ennemi et assaillir ses arrières. Dans la mêlée, Abd er Rahman est occis et ses cavaliers refluent en désordre pour tenter de sauver le butin qu'ils avaient accumulé. La victoire est totale pour les Francs et les Aquitains, son retentissement sera immense et les sarrasins ne s'aventureront plus jamais si loin vers le Nord.
C'était le 25 octobre 732, à Moussais, sur le territoire de la commune actuelle de Vouneuil sur Vienne, entre Tours et Poitiers.

Le jour mémorable qui vit le duc Charles gagner son immortel surnom et devenir pour la postérité Charles Martel !


Source : Yves DARCHICOURT

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire